Présentation du réaménagement de la station balnéaire du Gurp par le cabinet d’études D’une ville à l’autre et le GIP Littoral - Réunion publique du lundi 18 septembre, à 13h30, salle Guy Lartigue.
Cette réunion, bien que publique, s’est tenue en comité restreint (une quarantaine de personnes), compte tenu du jour et de l’horaire proposés, c’est pourquoi il nous semble opportun de partager avec vous ces quelques notes prises lors de la réunion, les plans présentés et ces 7 vidéos d'environ 15mn.
D'où sort ce projet ?
« C'est une réflexion, d'il y a plus de 4 ans, portée par la Communauté de communes Médoc Atlantique, appelée « Aménagement durable des stations » et qui concernait les 4 communes de la pointe : Talais, Le Verdon, Soulac et Grayan », nous indique Martin Renard, du GIP Littoral.
Il nous dit aussi que cela fait un an que le cabinet D'une ville à l'autre travaille avec la municipalité de Grayan à l'élaboration du projet que Guillaume Sicard, architecte, nous présente aujourd'hui.
En préambule, on notera aussi (dans la
1ère mn de la vidéo-1) que Mme la maire précise que « les
décisions ne sont pas encore terminées » et que nous aurions,
semble-t-il, encore notre mot à dire avant que « tous les
partenaires (…) puissent déterminer avec nous ce qui est
retenu ou non de ces projets qui s'offrent à nous ». Il est
donc important que les Grayannais puissent se faire une idée de ce
projet et puissent réclamer de le voir, de se le faire expliquer
sans plus attendre.
Et ce, à une heure accessible au plus grand
nombre (actifs et non actifs) !
On nous affirme dans des posts sur facebook que deux autres « réunions publiques » ont eu lieu sur le sujet. Comment se fait-il que la plupart d'entre nous n'ont pas souvenir d'avoir été invités à ces deux premières réunions ? Amnésie générale ? Sur un sujet qui appelle la concertation comme celui-ci, suffit-il de convier les gens via les réseaux sociaux ?
La présentation du projet
On vous invite grandement à regarder les vidéos ci-jointes pour bien comprendre tous les contours de ce projet et vous faire votre propre idée.
Ce que nous avons noté, pour notre part, ce sont les trois phases du projet : le diagnostic, une première phase de réaménagement en 2025 (travaux en 2024) et une seconde phase, à l’horizon 2030.
En ce qui concerne le diagnostic (à 5mn de la vidéo-1), M. Sicard a insisté sur l'identité particulière de la plage du Gurp. C'est « une vraie plage naturelle » comme il n’en reste fort peu dans le Médoc. C'est « un lieu en retrait par rapport aux grandes plages du nord », sans tourisme de masse, ni emplacement de mobil-homes. Il la qualifie même de « plage du bout du monde » ou de « petit far west » au « charme désuet », ou l’érosion est visible, constante, mais lente.
L'étude du réaménagement de Gurp
distingue deux secteurs (voir les plans présentés) :
- secteur 1 : la tête de
plage avec ses commerces, son école de surf et un parking libre de
380 places
- secteur 2 : En bas de la côte avec l’entrée
du camping et la base de loisirs sous les pins
Le point central du projet est la place de la voiture dans cet espace naturel. Pour pallier au problème que pose la voiture en tête de plage (secteur 1), le projet propose ce qu'il appelle un « parking rétro-littoral », c'est-à-dire loin de la côte, après le camping municipal, à 8 minutes à pied, selon lui. (à 2mn25 de la vidéo-2)
Ce choix s’appuie sur le constat que de nombreuses stations balnéaires imposent un parking public très en retrait, nécessitant une marche de 8 à 10 mn pour rejoindre la plage.
On n'interdit pas la plage aux voitures mais on en « contrôle l'accès » (3è mn de la vidéo-2). Pour ce faire et être sûr que tout à chacun respectera la consigne, une barrière (ou un gardien) sera édifiée au niveau du camping, franchissable grâce à un badge, une carte magnétique ou un laisser-passer.
L’accès aux places de stationnement restantes, disponibles en front de mer (260 en 2025 au lieu de 380 actuellement et seulement 110 en 2030), sera donc limité, quantifié, identifié (grayannais, pas grayannais, personnes à mobilité réduite (PMR) ou non, etc.).
La piste cyclable actuelle deviendra piétonnière. La circulation piéton, depuis le nouveau parking en amont du camping jusqu'au front de mer, sera élargie et sans barrière (garde-fou) de séparation avec la voie véhicules, ce qui devrait faire changer les usages et obliger les voitures à ralentir. On le souhaite.
Parallèlement, la route sera donc réduite dans sa largeur pour néanmoins accueillir sur la même chaussée voitures et vélos. Il s'agit de créer en aval (secteur 1) de la barrière, située à hauteur du camping une « vélo-rue » (1ère mn- vidéo 2). Les vélos seront prioritaires et partageront la même voie que les voitures. Ce serait moins accidentogène ?
L'objectif nous a-t-on précisé est que la présence des vélos et des piétons permette de réduire la vitesse des véhicules. Il s'agit d' « apaiser les usages » !!!
Autres petites choses à noter :
A long terme (2030), devant le camping (secteur 2) « c'est de consolider cette place de village, avec du béton, avec un matériau durable » (?) et de créer des pergolas pour « organiser l'espace » des commerces saisonniers (maraîcher, etc.), côté base de loisirs. (à 1mn50 de la vidéo 2)
Côté front de mer (secteur 1),
plusieurs points dans le désordre :
- Il s'agit aussi de « valoriser la devanture des commerces » pour pallier sans doute à la « décoration hétéroclite actuelle », « d'apporter de la terre végétale » pour permettre à des plantes de pousser... (1ère mn de la vidéo-3).
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- Pour rester dans l’air du temps, le projet supprime la douche publique pour la remplacer par un simple pédiluve (bain de pieds, comme à la piscine). Et création de toilettes sèches. (11mn20 de la vidéo-5).
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- La laverie deviendra un lieu de rencontre pour les Grayannais avec une esplanade pour les festivités. (8mn40 dela vidéo-6).
Un projet qui suscite questions
Plusieurs questions ont, en effet, été soulevées par les Grayannais présents :
• Le stationnement au-delà de la
barrière sera-t-il payant ou non ? A priori non, car les
partenaires (département, région) ont demandé à la commune de
Grayan de se positionner sur ce point et la municipalité s'est
engagé à ne pas faire payer. (à la 3mn30 de la vidéo-5)
•La zone de flunky ball, située actuellement sur le parking, sera déplacée devant le camping, sur la base de loisirs. Quid des nuisances sonores qui risquent de perturber sérieusement la quiétude des campeurs ? (1ère mn de la vidéo-5)
• Imposer 8 à 10mn de marche quand on connaît le Gurp et la côte pour y accéder, est-ce raisonnable ? Cela ne va-t-il pas naturellement décourager les personnes âgées, en surpoids, à mobilité réduite, les couples avec enfants en bas âge (poussettes etc.), les surfeurs, les pêcheurs et les kayakistes (avec leur matériel). Cela ne va-t-il pas compliquer l’accès des camions de livraison des commerçants, voire l’accès des véhicules de secours ?
• Bien que le déplacement de l’école de surf ne semble plus être d’actualité, on peut néanmoins s’interroger sur la compatibilité entre la circulation des véhicules (prévue juste devant l'école) et les nombreux élèves chargés de leur matériel. (à 7mn20 de la vidéo-5)
• Pourquoi un tel projet, alors qu'il aurait suffit au fil des années de réduire le parking ? La réponse à cette question ne semble pas très claire. D'après l'architecte, « ce lieu là n'a jamais été pensé comme un lieu qui peut recevoir du public de manière confortable », est-ce qu'il ne faut pas entendre par là que le Gurp n'a jamais été envisagé comme une station balnéaire ? (à 12 mn de la vidéo-5)
• Combien cela va-t-il coûter ? Le coût global de l’opération serait d’environ 3 millions d’euros HT. Il a été évoqué la possibilité de subventions à hauteur de 50 à 60%. (à 4mn30 de la vidéo-6).
• Quid des activités importantes du Gurp, le surf, le kayak, la pêche ? Activités qui ne sont pas pratiquées que par les Grayannais, mais aussi par des gens de Talais, de Vensac et d'ailleurs. Comment vont-ils faire avec leur planche, leurs cannes, leur kayak pour parcourir 10 mn pour rejoindre la plage ? « Il n'est pas question de chasser ces usages-là. On n'interdit pas un dépose-minute ». (env. à 9mn15 de la vidéo-6)
« Ce qu'il faut retenir c'est que ce n'est qu'une proposition ... » (à 7mn35 de la vidéo-7).
Pour conclure :
Bien qu’il nous ait été précisé
que la centaine de places de stationnement en front de mer, toujours
existantes en 2030, sera réservée aux Grayannais, on se demande
toujours comment se fera la sélection de ces 110 privilégiés, sur
quels critères, etc.
Et, devoir présenter un badge ou une carte
magnétique pour entrer sur notre plage ne va-t-il pas profondément
changer l'esprit du Gurp ? Le « far west » ne
va-t-il pas s'aseptiser ?
Cette belle étude, ce projet à 3 millions, avec sa barrière, sa peinture au sol, son accès limité ne serait-il pas le point de départ d’un projet de refonte plus profond de ce lieu emblématique et identitaire qui fait partie intégrante de notre patrimoine culturel ?
Beaucoup de questions demeurent, n'en restons pas là !
"Palier à la décoration hétéroclite actuelle des commerces" c'est surtout nier leur identité pour en faire une banale zone commerciale asseptisée.
RépondreSupprimerJe ne vois pas comment légalement il serait possible de réserver le parking au Grayannais sans contrepartie.
Félicitations pour votre travail.
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerSuperbe travail d'intérêt général. Merci!
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